"There Is No Neil Frances" © Neil Frances

"There Is No Neil Frances" © Neil Frances

Février 2022 est arrivé, et je tenais à boucler le mois de janvier avec une dernière sélection hebdomadaire (en passant, une sélection des clips du mois aura bien lieu, je tente juste de rattraper le fil avec celle de décembre 2021 !). Cette dernière semaine du 24 au 30 janvier aura été riche et éclectique. Pour découvrir les sorties, c'est juste ci-dessous ! Bonne lecture... et bonne écoute !

28 janvier : Le guitariste multi-instrumentiste Jekyll Wood présente Smokescreen. L'EP de cinq titres distille un son pop rock avec des influences folk et blues, ainsi que de légères bribes électroniques. Par le pouvoir de sa guitare hybride, l'artiste tourangeau nous invite dans un roadtrip introspectif vertigineux, entre question et doute, appel à l'aide, confession et confrontation face aux illusions. Smokescreen est disponible sur le label indépendant Time is Out

28 janvier : Le duo américano-australien Neil Frances nous fait découvrir son premier album There Is No Neil Frances, disponible chez Nettwerk. À travers cet album de quatorze titres, Neil Frances développe une pop rythmée et groovy, imprégnée d'une chaleur organique et de mélodies cosmiques, en continuité avec leur premier EP Took A While, un mélange de rythmes psychédéliques, de grooves vibrants et d'esprit brut et funky. There Is No Neil Frances raconte l'histoire d'un insecte qui aspire à trouver sa place dans un paysage de rêve utopique. Neil Frances aborde ainsi les thématiques de la réalisation de soi et de la possibilité de devenir la personne que l'on rêve d'être.

28 janvier : Écoutons Teenage Ends de Johnnie Carwash, dans la joie et l'insouciance ! Depuis leur garage bordélique dans lequel il répète, le trio lyonnais s'inspire ici de Frankie Cosmos et de la hargne autodestructrice de FIDLAR pour nous dévoiler une musique pop rafraîchissante et énergique, imprégnée de cette humeur "naïve et juvénile" propre au groupe. Les onze morceaux de l'album, courts et ciselés, oscillent entre punk frontal et slows à fleur de peau. Pour redorer ce début d'année un peu morose, retrouvez l'album sur Howlin' Banana Records et le label belge Luik Music.

28 janvier : Il a été le porte drapeau de la scène rock indé russe avec son groupe Blast avant de s'envoler de ses propres ailes : (re)voilà Nash Albert ! Sept ans après la sortie de son premier album solo Rude Beggar produit par Ian Mc Nabb, Nash Albert est de retour avec un deuxième projet, Yet. Biberonné à la musique traditionnelle folklorique géorgienne, c'est sans compter ses deux frères aînés qui ajoutent dans son breuvage musical quelques sons rock de contrebande "Made in Europe", pour un cocktail des plus rafraîchissants et détonants ! Yet puise en effet largement ses influences au-delà des frontières slaves, et emprunte un chant à la David Bowie et Bob Dylan sur fond de vibrations psychédéliques de Magical Mystery Tour des Beatles, le tout interprété avec la puissance du rock des années 90's. 

28 janvier : Bipolar Club ravage tout sur son passage avec son premier EP Issue. Le groupe toulousain joue ici dans la dichotomie en oscillant entre des moments de douceur à la fois mélancoliques et lumineux, et des passages plus violents et sombres. Avec Issue, Bipolar Club crie sa peur de l'échec et son angoisse de ne pas se retrouver dans ni la vie ni dans son monde, porté par des guitares serpentines, une basse rugueuse et une batterie destructrice.

28 janvier : 800 Throats dévoile son nouvel EP Day of the Woman, un opus redoutable et à double tranchant sorti chez Epictronic ! Les quatre titres de The Day of the Woman hybrident des grésillements synthétiques et des rythmiques électroniques à une batterie tonitruante et des riffs incisifs et accrocheurs. Dans tout cet univers musical sombre et industriel, une voix rauque se désincarne en une voix robotique.  800 Throats pointe du doigt les travers de notre société actuelle, nous faisant nous interroger sur notre dépendance à la technologie et nous sensibilisant vis-à-vis des  violences faites aux femmes.

28 janvier : Kenny Carpenter, aka Carpente, nous présente son nouvel EP Ultra Poison. À l'occasion, l'artiste américain prête le micro au chanteur français Mathmoth, et sort la guitarerie lourde et les drums. Ultra Poison dépeint un univers aux frontières de l'électro et du rock progressif. Ultra Poison est presque mystique par ces fuzz désincarnés et ces choeurs de Running The Tide qui rappellent les envoûtantes voix d'Immigrant Song de Led Zeppelin. Enfin, Words Mean Nothing Here prouve effectivement que les mots sont noyés dans le Vocoder, les riffs furieux de guitares et les violentes déflagrations de batterie, nous plongeant dans un monde de science-fiction où les robots dirigeraient l'humanité.

28 janvier : Deux ans après la sortie de son premier EP Id_al, un an après la parution de son second opus jazzy PaceJeune Victor revient avec Tremens. Tremens est un égotrip qui hybride entre rap old-school et rythme trap. Aussi mélancolique qu'Id_al, Tremens est néanmoins beaucoup plus frontal et sombre, jouant avec les mots dans un phrasé pesant et acéré, scandé par une voix tantôt rauque, tantôt robotisée. Le rappeur parisien raconte la vie d'une jeunesse désabusée, ravagée par les excès et les angoisses. Le delirium tremens est une conséquence grave de l'arrêt brutal ou de la diminution drastique d'une consommation excessive et prolongée d'alcool. À travers ce nouvel EP, Jeune Victor semble entrer dans un état de confusion et de délire à la fois alarmant et émouvant.

28 janvier : On finit cette playlist en douceur avec Joko, qui nous dévoile son nouvel EP I've Never Been Good With Words. Vous aimez Birdy ? Vous aimez London Grammar ? Vous serez ravis d'entendre ce cinq-titres à la soul électronique, à la fois mélancolique et planante ! De sa voix aérienne et fébrile, sur fond de nappes synthétiques ou de guitare et percussions flamenco, Iris Di Napoli nous confesse ses failles et ses contradictions à propos du vivre ensemble, clé de voûte de l'EP. La jeune chanteuse fêtera la sortie de ce nouvel opus le 17 février prochain au Consulat de Paris, en partenariat avec le média La Face B.

Voilà ! C'était la sélection de la dernière semaine de janvier. Rendez-vous la semaine prochaine pour entamer février comme il se doit avec de nouvelles sorties d'artistes. À bientôt !

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