Black Moz : l’art des mots et de l’entreprise au service de la musique

Alice NICOLAS 23 Octobre 2021 …

Un séjour au Canada qui a été une révélation, une envie de provoquer l’émotion et le voyage par la musique et de promouvoir la scène émergente parisienne… Derrière le nom d’artiste de « Black Moz », Madi Ndinga manœuvre aussi bien sur scène que pour l’industrie musicale. Artiste, fondateur du label Paltan Family, créateur de marque et organisateur d’événements : tel est le portrait multi-facettes de ce jeune créateur et entrepreneur !

Un voyage au Canada assez révélateur

Passionné de musique hip-hop, soul et R&B depuis tout petit, Madi ne se destinait néanmoins pas à une carrière musicale. En école de commerce, le jeune homme réalise une licence de marketing et part à Montréal pour faire une maîtrise en management. « À la base, j’étais commercial, chargé d’affaires ou chargé de marketing… » explique Madi. « Je voyais plutôt ma vie dans ce sens-là ! ». C’est donc fraîchement arrivé à Montréal que Madi découvre l’art du slam, en participant à un concours d’auteurs de son université qu’il remporte grâce à l’un de ses textes. De petits écrits rédigés dans l’intimité de sa chambre, Madi travaille ensuite pour des artistes soul et R&B avant de se lancer lui-même dans le monde du slam et du rap. « Je suis passé du côté créateur à partir de ce concours-là (…). » raconte Madi. « C’est là que j’ai commencé à partager mes textes sur des scènes ouvertes de slam (…). C’est le retour des gens qui m’a fait prendre conscience que, peut-être, il y avait quelque chose à faire, et que les gens pouvaient être touchés par mes mots et par mes textes. » La musique est donc une « grande surprise » dans la vie de l’artiste !

Madi endosse donc le nom de scène de « Black Moz », après qu’un ami lui ait un jour dit : « Tu manies les mots comme Mozart le piano ». De « Black Mozart » a subsisté le sobriquet de « Black Moz » : « Tout le monde m’appelait Black Moz à Montréal, donc j’ai adopté ce nom-là ! ». Pour ses textes, le poète s’inspire d’artistes comme Kery James, Grand Corps Malade, Youssoupha, Oxmo Puccino ou Lino d'Arsenik. Influencé par la musique soul, le hip hop et le R&B, l’artiste habille progressivement ses textes de musique : « Il y avait beaucoup de piano, de guitare… je mettais beaucoup de soul music. Quand j’ai commencé à faire du rap, j’ai vraiment accentué ça et je suis allé piocher dans des rythmes de soul music. Je prenais des samples de groupes des années 70 que je rajoutais à mes morceaux. C’est vraiment du « rap soul », en fait ! ».

De l’écriture à la musique : la naissance de trois albums

De cette passion des mots et de la musique, Black Moz réalise trois albums : Insoupçonnable en 2011, On ne vit qu’une fois en 2013 et Envole-Toi en 2015. Le slammeur y aborde un point de vue sur le monde assez intimiste. Black Moz parle de la vie, de l’amour, des relations humaines et y fait beaucoup d’analyses et de constats sur le monde et ses valeurs. Par sa musique, Black Moz souhaite être un vecteur d’émotions : « Si ma musique peut provoquer des choses chez les gens, les faire grandir, les faire réfléchir, alors j’ai trouvé mon rôle.” Tandis que le premier album explore les textes de Madi simplement enrobés d’airs de piano et de guitare, les deux derniers albums se font plus sophistiqués, le poète faisant appel à des beatmakers. « J’ai vraiment voulu m’adapter au rythme, aux instrumentales qu’on me faisait, et pas l’inverse. J’écris maintenant sur le rythme, sur la musique… c’est ça la finalité. »

Un quatrième album est prévu pour 2022. En attendant, un EP de six titres est en cours pour novembre prochain. En prémices de ce nouvel opus, Black Moz dévoile le 6 août 2020 un premier extrait avec le chanteur Pat : Le Parachutiste. Novembre 2020 célèbre également la sortie du second single de Black Moz, “DEMONS”, aux côtés de la chanteuse YHUM et le beatmaker DJ SEEQ. Ce dernier sera d’ailleurs le producteur principal de Black Moz pour son projet de six titres. “DJ SEEQ, c’était une grande rencontre et beaucoup d’inspiration.” explique Madi. “C’est lui qui a produit des gens comme MC Solaar ou Menelik. Ce sont des artistes qui m’ont beaucoup inspiré. Le fait qu’il veuille travailler avec moi et amener son univers dans ma musique ajoutera une touche très “jazz new yorkais 90’s” dans le projet.” Comme Black Moz aime partager la musique, l’EP contiendra évidemment son lot de featurings avec de jeunes artistes talentueux. L’opus abordera la vie de l’artiste sous toutes ses coutures, sur des morceaux assez légers et dansants, touchant des styles de musique divers. “Ce sera le Black Moz dans son intégralité, autant le mélancolique que le réfléchi et le festif. Ce sera à la fois du slam et du rap, de la poésie et du flow, du punchline… Un vrai condensé de Black Moz, avec tous les styles que j’aime et que j’écoute aussi !”. On l’aura donc compris : beaucoup de nouveaux projets sont en cours du côté du rappeur, malgré la crise sanitaire. “Les choses arrivent tranquillement, on a pris le temps après tout ce qu’il s’est passé avec les confinements, les couvre-feux… Maintenant c’est bon, c’est reparti ! On a envie de retrouver le public, de retrouver les gens. On va commencer à annoncer des choses pour pouvoir partager la musique tous ensemble !”

Partager la musique et l’émotion en tant qu’artiste et chef d’entreprise…

Madi Ndinga est multi-casquettes : en plus d’être artiste, il est aussi fondateur du label de musique Paltan Family. Cette ambition lui est venue afin de soutenir son propre projet artistique : “Je voulais faire certaines scènes parisiennes. À chaque fois, j’étais confronté aux mêmes barrières : je n’avais pas de label ou de maison de disques derrière moi. C’était difficile d’avoir accès à certaines salles pour y organiser des concerts.” Poussé par ses amis, il se renseigne afin de créer sa propre structure. C’est ainsi que naît le label indépendant Paltan Family, en 2013. En plus de pouvoir jouer dans des salles dont il rêvait de fouler la scène, le label a ouvert bien des portes que Madi ne soupçonnait pas : “J’ai pu collaborer avec des écoles pour y administrer des ateliers d’écriture dans les classes de collège et de primaire. J’ai pu également faire des collaborations avec des mairies. J’ai pu être rémunéré pour ma musique, pour mon art ! Le label m’a apporté un certain professionnalisme et aussi une certaine crédibilité dans le milieu de l’industrie musicale”.

Son parcours d’études refait par ailleurs surface à travers cette entreprise : “J’ai d’abord eu l’école du marketing avant celle de l’art : j’ai appris à vendre et à présenter des choses. Je m’en sers aujourd’hui pour pouvoir présenter mon art au plus grand nombre. J’ai de la chance d’avoir ce type d’études-là parce que souvent les artistes ont du mal à se vendre.” C’est donc en connaissance de cause que Madi propose d’accompagner des artistes émergents dans leur travail : enregistrement en studio, cours de chant sur l’ensemble de la capitale, gestion de propriété intellectuelle avec l’aide d’avocats ou encore création visuelle et audiovisuelle sont proposés au sein de Paltan Family. Le but de ce label ? Servir de tremplin pour les artistes et les aider dans un accompagnement à 360°.

Cette envie de partage et de passion artistique, Madi Ndinga la transmet aussi à travers la radio. Animateur sur la chaîne radio Espace FM (98.8), il interviewe et fait jouer de jeunes artistes à travers son émission “La Partition”, qu’il présente tous les soirs de 21h à 23h. “Pour moi, la musique, c’est d’abord du partage. On fait des choses par passion.” explique Madi. “ On aime partager la musique avec d’autres amateurs sur scène. Quand on fait des collaborations, c’est aussi du partage : on partage des valeurs, des univers…”.

Intéressé par l’univers du cinéma et du théâtre, Madi s’essaye également à l’écriture de courts-métrages et à des campagnes publicitaires, notamment pour le Crédit Agricole. Madi a déjà eu l’opportunité de co-écrire une pièce de théâtre et de la mettre en image. “À la base, c’était mon écriture qui m’a emmené dans le théâtre, et c’est ensuite le théâtre qui m’a mené au cinéma ! (...) Maintenant, on me propose d’écrire des scénarios. J’espère écrire d’autres choses plus tard. J’ai aussi fait des publicités. Je suis content que l’écriture puisse me permettre d’explorer d’autres univers”. Le 26 octobre 2021, Madi aura d’ailleurs l’honneur de présenter au bar du Juicy Pop le film Le Vénitien, qu’il coécrit avec Julie Raba. Il est également acteur du court-métrage aux côtés de la talentueuse Jade Valdronne. Le Vénitien raconte l’histoire de deux relations amoureuses qui finissent par se croiser. Qui l’emportera ? L’amour ou la raison ?

En parallèle, Madi partage son amour pour la mode avec la création de sa marque “Black Moz Brand” (https://www.blackmozbrand.com/), aux côtés de la graphiste Sophie Bigo. Tee-shirts, sweatshirts, mugs et affiches arborent un univers visuel aux traits fins et doux, où l’amour s’exprime à travers un couple, une mère pour son enfant ou la passion de la musique. On retrouve par ailleurs ce style graphique sur les pochettes d’albums de Black Moz, avec ses albums On ne vit qu’une fois et Envole Toi. Black Moz Brand est pourtant né d’un total concours de circonstances : “Quand je faisais des concerts, je portais toujours un tee-shirt où il y avait écrit « Black Moz », avec mon logo dessiné par Sophie Bigo. Lorsque les gens me voyaient avec ce tee-shirt, souvent ils voulaient le même. À la base, je pensais que les gens voulaient l’acheter parce qu’ils voulaient soutenir l’artiste ! Je me suis rendu compte que c’était le visuel qu’ils aimaient, et que ce n’était pas forcément pour Black Moz. C’est à partir de là que je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire avec ce visuel.” La marque se vend principalement en ligne, mais une boutique éphémère existe dans le 11e arrondissement de Paris.

Les événements du Madi Square Garden et du Lover Show

Madi Ndinga aime la scène et fait beaucoup pour elle. Pendant quelques années, il investit la scène du bar de l’Étage en tant qu’artiste solo, et finit par y réaliser les événements du Madi Square Garden et des Madi’s Parties. Inspiré par le nom de la fameuse salle new-yorkaise, le Madi Square Garden propose des concerts de jeunes artistes aux univers variés. Les Madi’s Parties sont des soirées plus clubbing, qui se déroulent après la série de concerts du vendredi soir. À l’occasion, on pousse tables et chaises du restaurant pour danser sur des DJ Sets dancehall, du hip hop, de l’afro, du R&B, du reggaeton… D’abord mensuelles, les soirées de Madi se font finalement hebdomadaires, et de la scène de l’Étage, les Madi Square Garden déménagent finalement au restaurant “soul food et comedy jam” du Juicy Pop, dès le 13 octobre 2021.

Simultanément, Madi continue d'œuvrer en tant que Black Moz. Le 2 juillet dernier, le slammeur nous interprétait sur YouTube ses chansons d’amour, avec l’artiste Anna Leya au piano : c’est le début du “Lover Show”. Ce concept de concert acoustique à pour but de propager l’amour sur diverses scènes parisiennes. Le Lover Show naît d’une rencontre humaine et musicale entre Black Moz et la chanteuse Anna Leya : “On s’est rencontrés via les réseaux sociaux et la musique. J’aimais bien sa musique et elle aussi aimait bien ce que je faisais. On s’est rencontrés et le courant est passé. On est devenus amis et on a décidé de partager nos passions et nos univers.” Par ce duo en piano-voix, l’amoureux des mots met ainsi son répertoire à l’honneur, chantant l’amour avec l’artiste franco-suédoise. Dernièrement, le Lover Show a été repris en live sur la scène de l’Étage le 23 septembre 2021.

Artiste, producteur, événementiel, animateur radio, créateur de mode : Madi Ndinga alias Black Moz est un homme multi-facettes qui n’a qu’un but : “vendre du rêve” et “proposer des émotions” en partageant sa passion de la musique avec les jeunes artistes et le public. “Je propose un voyage musical, un voyage dans les émotions ! (...)” déclare Madi avec entrain. “Nous sommes des vendeurs de voyage, et pas besoin de VISA pour voyager avec nous. Venez kiffer avec nous, partager, manger, boire un verre avec nous, dans la bonne humeur et les good vibes !” Pour les bonnes soirées, vous saurez maintenant où aller !